Dès le règne de Guillaume Longue-Epée (927-942), fils de Rollon, Fécamp jouit d’une place particulière en raison de l’établissement vers 930 d’une résidence ducale près de l’ancienne abbaye désertée à la fin du IXe siècle et qui sera rétablie, d’abord en tant que collégiale, en 990 par Richard Ier, puis en tant qu’abbaye en 1001 par Richard II. L’abbaye est l’un des rares établissements religieux à posséder des domaines en Angleterre avant 1066.En effet, le roi d’Angleterre Ethelred II, époux d’Emma, fille de Richard Ier duc de Normandie, avait déjà sans doute envisagé de donner à Fécamp le territoire de Rameslie (comprenant, entre autres, Rye) dans le Sussex, mais il mourut trop tôt. Son successeur, Knut, réalisa son projet, sans doute peu après 1017. Peu après 1028, Knut concéda également à l’abbaye les deux tiers des droits de péage de Winchelsea, ainsi que Brede. L’importance stratégique et commerciale de ces donations est considérable. Quelques années plus tard, probablement entre 1042 et 1047, Édouard le Confesseur accorda la seigneurie côtière de Steyning (West Sussex) à l’abbaye, qui devait ainsi contrôler une partie importante du littoral du Sussex, dont Hastings. Cependant l’abbaye ne prend réellement possession de certaines de ces terres, dont Steyning, qu’après 1066, puisque ces terres sont confisquées par Harold.
 
Cette charte  confirme la donation d’Edouard, datée d’environ 1042-1047, du manoir de Steyning et de toutes ses dépendances. En outre, les moines ayant perdu leurs biens à Hastings du temps du roi Édouard le Confesseur, le duc accorde à l’abbaye, en compensation, la possession du manoir de Bury et de toutes ses dépendances. Guillaume s’y nomme « patron des Normands et roi des Anglais. Parmi les croix de souscription, la première est celle de Guillaume le Conquérant, juste à côté on voit celle de son fils de Guillaume » par « Parmi les croix de souscription, la première immédiatement après le dernier mot de la charte (trado) est celle de Guillaume le Conquérant ; juste à côté à droite se trouve celle de son fils le futur roi d’Angleterre Guillaume le Roux.
 
 
Pour plus de détails : 
  • Yvart, Maurice, « Les possessions de l’abbaye de Fécamp en Angleterre », in Les abbayes de Normandie, Actes du XIIe congrès des sociétés historiques et archéologiques de Normandie, Rouen, imprimerie, Lecerf, 1979. 
  • Michaël Bloche, Le chartrier de l’abbaye de la Trinité de Fécamp : étude et édition critique, 928/929-1190, Thèse de l’Ecole Nationale des Chartes, 2012.
 
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