Mouvement de l’ennemi sur la côte normande

Rappels Historiques

Lettre du sous préfet destinée au préfet datée du 19 juin 1811, titre « mouvement de l’ennemi sur la côte »

Par cette lettre, le sous-préfet de la Seine-Inférieure informe que des bateaux valériquais sont régulièrement attaqués par des bateaux anglais.

La pêche au maquereau et au hareng était une activité très importante à Saint Valéry en Caux et ces navires de pêche étaient assez gros. Le chiffre du tonnage de ces bateaux varie entre 40 et 70 tonneaux, ce qui est beaucoup pour des navires se livrant à ce genre de pêche.

Le sous-préfet expose le déroulement de l’attaque perpétrée sur plusieurs navires : les marins anglais prennent du poisson sur plusieurs bateaux pour ne pas démunir qu’un seul navire. Ils revendent ensuite le poisson ainsi dérobé dans la monnaie anglaise.

On peut expliquer ces attaques par le contexte politique. En effet, lorsque le sous-préfet alerte le préfet en 1811, cela fait 5 ans que le blocus continental est acté. Cependant les marins anglais et français n’hésitent pas à se pourchasser dès que l’occasion se présente, même en temps de paix. Mais ces pratiques portent tellement préjudice à la pêche et au commerce que le préfet agit en décidant de réglementer la pêche pratiquée par les vétérans valériquais.

Au milieu du XIXe siècle, pour en faire respecter l’application, il délégua Laurent-Mathieu Anquetil – second maître de manœuvre, marin hors service, armateur et patron du navire « l’Espérance ». Sa mission était de naviguer dans les eaux valériquaises, afin de surveiller les allées et venues anglaises. Le règlement était sévère puisque tous navires ne respectant pas ces injonctions étaient désarmés. Une fois en mer, si la présence de croiseurs anglais était avérée, le pêcheur était tenu d’obéir aux signaux et de rallier aussitôt les côtes de Saint Valéry. De son coté, le navire guetteur devait toujours hisser en tête de mât de son bateau, le pavillon national et était responsable de l’éloignement des bateaux sous sa surveillance. La zone de pêche ne dépassait pas alors la portée d’un coup de canon. Le pêche était rigoureusement défendue la nuit, chaque bateau devait rallier le port avant le coucher du soleil et le matin de ne pas le quitter avant son lever. Le but étant de ne pas laisser les pêcheurs, abordés par les anglais, donner le produit de leur pêche. Les autorités craignaient également que les pêcheurs puissent divulguer des informations relatives aux événements de la France.

  • Provenance

Fonds de l’administration générale du département

  • Date

1811

  • Dimensions

21 x 26 cm

  • Institution

Archives départementales de Seine – Maritime

  • Référence d'origine

1 m 207

  • Période Chronologique

Période moderne

  • Thématique

Relations maritimes et commerciales

Localisation

Rouen – Archives Départementales

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